La slow fashion, c’est l’alternative responsable à la fast fashion. Acheter de seconde main, upcycler, choisir des marques locales engagées… Tout ça semble parfait sur le papier. Mais dans la réalité, ces solutions ne sont pas exemptes de défauts, et il est essentiel d’en parler.
Spoiler : oui, même Odyssée pollue un peu (forcément).
Alors, quels sont les vrais problèmes des solutions slow fashion, surtout à La Réunion ?
La Seconde main : Une fausse bonne idée ?
Acheter des vêtements d’occasion, c’est mieux que d’acheter du neuf, on est d’accord. Mais la seconde main a ses propres limites.
1. L’effet rebond : acheter plus pour culpabiliser moins
Beaucoup de gens achètent en seconde main comme ils consomment du neuf : en quantité. Résultat ? On accumule des vêtements qu’on ne porte jamais, on achète par pulsion, et au final, on ne change pas vraiment nos habitudes.
2. Des vêtements importés
À La Réunion, la seconde main, c’est souvent synonyme de vêtements importés. Beaucoup d’articles vendus sur Vinted ou en friperie viennent d’Europe ou d’Asie. Transport, empreinte carbone… On est loin du circuit court.
3. Un marché dominé par la fast fashion
Dans les friperies ou sur les plateformes de revente, on retrouve énormément de Zara, H&M, Shein… Des marques de fast fashion qui produisent en masse et qui finissent (très vite) sur le marché de la seconde main. Est-ce que ça lutte vraiment contre la surproduction ? Pas sûr.
L’Upcycling : Réellement zéro déchet ?
Recycler des vêtements usés ou des chutes de tissu pour en faire de nouvelles pièces, c’est génial. Mais soyons honnêtes :
1. Ça reste du déchet
Même si on réutilise un vieux jean pour en faire un sac ou une jupe, on ne fait que repousser le problème. Le vêtement a déjà été produit, il a déjà consommé de l’eau, de l’énergie, des ressources. Upcycler, c’est bien, mais ça ne veut pas dire que ça annule l’impact écologique du textile d’origine.
2. Un travail artisanal qui prend du temps et de l’énergie
L’upcycling, c’est tout sauf une solution industrielle. Chaque pièce est unique, faite à la main… Et ça demande du temps. On ne peut pas répondre à une demande massive avec cette solution.
3. Les limites locales
À La Réunion, on n’a pas une grosse industrie textile. Donc si on veut upcycler en quantité, il faut récupérer des matières premières… qui viennent souvent d’ailleurs. Encore une fois, on n’est pas totalement dans une boucle locale et durable.
Le Mythe du zéro déchet
Soyons clairs : le zéro déchet absolu, ça n’existe pas. Toute production textile, même artisanale et locale, a un impact.
1. Odyssée aussi pollue (un peu)
Chez Odyssée, on fait tout pour limiter notre impact : vêtements consignés, circuit court, production raisonnée… Mais on ne peut pas prétendre être 100% neutres en carbone. Il y a toujours du transport, de l’énergie utilisée pour la fabrication, des matières premières à sourcer.
2. Des solutions qui restent minoritaires
Même si de plus en plus de marques réunionnaises s’engagent, elles restent peu nombreuses et accessibles à une minorité. Le problème ? Tant que la fast fashion dominera le marché, nos efforts resteront des gouttes d’eau dans l’océan.
Alors, on fait quoi ?
Faut-il tout abandonner et retourner chez Zara en mode fataliste ? Évidemment non.
Aucune solution n’est parfaite, mais mieux vaut une approche imparfaite qu’aucune démarche du tout.
✅ Acheter moins, mais mieux.
✅ Consommer en conscience : seconde main, oui, mais en évitant la surconsommation.
✅ Favoriser les créateurs locaux pour limiter l’importation.
✅ Prendre soin de ses vêtements pour les faire durer.
✅ Accepter que la mode éthique ne sera jamais 100% parfaite, mais qu’on peut toujours s’améliorer.
D’ailleurs, y’a toujours des gens qui viennent me voir avec leur petit sourire en coin pour me lâcher un "Mais t'façon, tu changeras pas le monde".
Ouais, peut-être. Mais moi, je vais pas aider à l’empirer non plus, cousin. 😎
La slow fashion a ses limites, mais elle reste une alternative bien plus vertueuse que la fast fashion. À nous d’en faire le meilleur usage possible !